Edito n°10
Dans sa partie thématique d’abord, le numéro 10 de RITA a choisi de publier les actes du colloque « Canada-Québec-Caraïbe. Connexions transaméricaines », qui s’est tenu les 9 et 10 octobre 2015 à l’Université de Montréal. Elle se compose ainsi d’une partie Dossier comptant cinq articles, mais encore dans la rubrique Rencontre de la retranscritpion d’une table-ronde consacrée aux « Parcours haïtiens : rencontres, connivences, conflits et malentendus », qui a constitué l’un des temps forts du colloque. Pour une présentation plus appronfondie de cette partie Thema, nous vous invitons à lire l’excellente introduction de Violaine Jolivet, qui figure, par ailleurs, parmi les organisatrices du colloque.
Pour son dixième numéro, RITA propose également comme à son habitude une section Champ Libre qui réunie plusieurs articles aux sujets variés.
Dans la rubrique Fabrique de la recherche, une nouvelle réflexion méthodologique est menée par Alicia Rinaldy qui, à partir d’un travail de terrain réalisé dans le Sud du Mexique, explique l’intérêt de la construction des généalogies familiales pour comprendre les évolutions contemporaines des processus sociaux à l’œuvre dans les campagnes du Chiapas. L’étude, richement détaillée, offre des perspectives intéressantes pour mieux appréhender la complexité des mutations des sociétés rurales en Amérique latine.
A quelques encablures, au Nicaragua, Julien Dufrier analyse les résultats des dernières élections et le maintien au pouvoir du parti sandiniste. A l’heure où l’actualité politique est on ne peut plus brûlante au Venezuela, au Brésil ou en Equateur, ce premier article classé dans la rubrique Regards explique dans quelle mesure l’abstentionnisme s’est imposé dans le champ politique nicaraguayen et comment il est devenu aujourd’hui un instrument de contestation et de discréditation du processus électoral pour l’opposition. Pour sa part, dans la rubrique Notes de recherche, le texte d’Ana Maura Tomesani fait écho au dossier thématique paru dans le n°9 de RITA intitulé « (In)sécurité dans les Amériques ». La réflexion proposée, centrée sur la nécessaire réforme des politiques de sécurité des pays latino-américains et sur le besoin de plus de coopération entre Etats, rappelle combien l’éradication de la violence demeure urgente dans la région. En ce qui la concerne, Salomé Foehn s’intéresse à la figure originale de Juan David García Bacca, « philosophe de l’exil » ayant fui l’Espagne et la répression franquiste à la fin des années 1930 pour se réfugier en Equateur. Pour cela, le texte propose d’analyser l’accueil réservé à García Bacca à son arrivée à Quito en s’appuyant notamment sur une description du contexte universitaire et politique équatorien de cette époque.
Enfin, l’article de Maurizio Ali termine de compléter ce numéro en intégrant la rubrique Résumés de mémoire. Alors que les réflexions liées à l’éducation et aux jeunesses américaines ont depuis sa création occupé une place importante au sein de RITA, le texte présente une analyse anthropologique de l’éducation informelle chez deux communautés autochtones de Guyane et de Polynésie française. L’analyse montre que les stratégies éducatives de ces deux groupes sont modelées par les contraintes propres à la dynamique postcoloniale et par des impératifs imposés par l’économie de marché.
Ainsi, RITA livre un nouveau numéro particulièrement riche : les réflexions et les terrains d’analyse sont variés, tout comme les approches disciplinaires. Que tous les auteurs et les évaluateurs sollicités soient donc vivement remerciés d’avoir contribuer à l’élaboration de cette nouvelle publication.
Bonne lecture à toutes et à tous,
Le Comité de Rédaction de RITA